La dépendance des personnes âgées à domicile : des disparités au sein des départements français

L' enquête nationale « vie quotidienne et santé », publiée en Avril 2019, met en exergue les disparités territoriales en matière de dépendance. Ces dernières sont notamment dues au  contexte socio-économique du territoire, au taux d'équipement en EHPAD et à la possibilité de recourir à l'aide à domicile. 

En outre, l'étude souligne les différents facteurs restreignant les activités des personnes âgées au quotidien.   

 

 

DIFFICULTÉS AFFRONTÉES PAR LES PERSONNES ÂGÉES À DOMICILE

L’enquête VQS expose les difficultés que les personnes âgées à domicile doivent affronter dans la vie quotidienne. Elle répertorie les limitations fonctionnelles et les restrictions dans les activités : 

 

- les limitations fonctionnelles physiques décelant les difficultés de mobilité ;

- les limitations fonctionnelles sensorielles repérant les difficultés de vue ou d’ouïe ;

- les limitations fonctionnelles cognitives identifiant les difficultés de compréhension, de                        concentration ;

- les limitations d’activités générales évaluées par l'indicateur « GALI » (« indicateur de                            limitations d’activités générales »), mettant en lumière la limitation d’un individu dans l'exercice de ses activités. Cette évaluation permettant de classer une personne comme dépendante ou autonome ;

- les restrictions d’activités mesurées par la capacité à accomplir des activités de la                                vie quotidienne, comme « faire sa toilette ».

 

Quand ces données sont relevées, un score est attribué à chaque sénior, allant de 0 à 12. La personnes âgée se voit alors attribuer un groupe VQS du groupe I ( séniors les plus autonomes) au groupe IV ( seniors très dépendants). 

 

L’indicateur GALI fournit un aperçu global des inégalités de perte d’autonomie entre départements. 

 

Les départements rouges foncés illustrent la prédominance des limitations d’activité générales supérieures à 21,7 % (départements du Nord, de l'Est, du centre, du sud de la France et départements d’outre‐mer).

 

La majorité des départements franciliens, des départements de la Bretagne et quelques départements du Sud ont une prévalence inférieure à 18,5%. 

 

Les limitations physiques touchent  majoritairement les départements suivants : Nord de la France, une partie de l’Est,  du centre et de l’outre mer.  Les limitations fonctionnelles sensorielles touchent en majorité le centre de la France. Les limitations fonctionnelles cognitives, quant à elles, atteignent massivement le Sud. 

 

La moyenne au sein des territoires français relative à la prédominance de l’aide à l’entourage est de 41%. La concentration la plus faible se situe à Paris, alors que la plus élevée se trouve à la Réunion. Cette disparité s’explique notamment par une culture de solidarité familiale plus ou moins prononcée selon les départements territoriaux. En outre, certains départements substituent l’aide de l’entourage à une aide professionnelle, à l’instar de la Loire et de la Manche.

 

 

LA PERTE D'AUTONOMIE À DOMICILE TOUCHE LES TERRITOIRES DE MANIÈRE DISPARATE

Les régions de la Bretagne, Pays de La loire, Centre-Val de Loire et Île-de-France sont celles où la perte d’autonomie à domicile est la plus faible. À l’inverse, les personnes âgées vivant dans les départements du Nord-Est,  d’outre-mer et du Sud de la France ont une  prévalence de la perte d’autonomie  la plus élevée. La Guadeloupe détient le triste record de la prévalence la plus élevée (24%). 

 

DES FACTEURS EXPLICATIFS DES CONTRASTES TERRITORIAUX EN TERME DE PERTE D'AUTONOMIE

L’Analyse des Correspondances Multiples (ACM) détermine l’échelle de dépendance d’une population vivant à domicile en fonction des départements.

 

Cette dernière est ici représentée par l’axe 1 du graphique ci-dessous. À droite de l’origine sont placés les départements confrontés à une dépendance à domicile élevée. Les limitations cognitives se situent quant à elles au-dessus de la ligne verticale.

 

Ce graphique souligne une forte corrélation entre le taux de pauvreté des séniors, le niveau d'aide à domicile, l'équipement en EHPA, le ratio des PCS et les limitations auxquelles les séniors sont confrontées, ainsi que leur degré de dépendance. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tableau ci-dessous met en lumière une corrélation entre la perte d’autonomie élevée et le taux insuffisant d’équipement en EHPAD sur un territoire.  Ce lien peut s’expliquer par une causalité inverse : un désir plus prononcé de la part des personnes âgées dépendantes de rester à domicile aboutirait potentiellement à une offre moindre au sein du département.

 

Le consentement à l’entrée en institution peut-être facilitée par la proximité entre l’EHPAD et le domicile des personnes âgées, permettant de réduire «  la rupture géographique et sociale ». En outre, il est ici mis en lumière la corrélation entre un taux d’équipement élevé et une faible prédominance départementale du GALI ( « indicateur de limitations d’activités générales ») et des limitations physiques. 

 

 

Il est aussi nécéssaire de mettre en évidence la corrélation entre le faible taux de recours à des aidants de l’entourage et la faible prévalence des incapacités à domicile. 

 

Les facteurs de la perte d’autonomie peuvent s’expliquer par le niveau de pauvreté. En effet, les PCS d’anciens ouvriers, employés ou agriculteurs sont davantage touchés par les « incapacités à domicile » en raison de la pénibilité de leur ancien travail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CONCLUSION

Les statistiques et tableaux inclus dans cet article peuvent se résumer aux faits suivants. 

Tout d’abord, les régions de l’ouest de la France, de l’ouest francilien et de la région parisienne sont relativement moins confrontés aux « incapacités à domicile ».

 

Enfin, un niveau élevé de dépendance est constaté dans les DOM et certains départements métropolitains, à l’instar de ceux du Nord, Nord-Est et une partie du Sud. 

 

 

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Ce guide pratique a pour ambition d'aider les chefs d'établissement, les animateurs et les équipes à concevoir un projet d'animation apte à maintenir les capacités d'autonomie sociale, physique et psychique de la personne âgée, à travers des activités adaptées à ses besoins, à ses capacités et à ses attentes.